Résumé :
Tout le monde souhaite, un jour, rencontrer son âme sœur, fonder un foyer, être heureux…
Moi encore plus que les autres. Ce qui est normal, pour un orphelin. On en rêve, on idéalise même un peu trop notre futur. Le risque, dans tout ça, c’est que l’on peut tomber bien bas…
Alors, quand la vie se met à vous jouer des tours, vous êtes complètement perdu.
Ce que je vous dévoile, ici, est l’histoire de ma vie, une histoire qui me tient à cœur.
Voici l’histoire de mon bonheur, avec Célya, mon âme sœur. Rien n’est éternel, en ce bas monde, nous l’avions compris bien trop tôt…
Je voudrais vous parler de Célya, c’est une femme formidable.
Nous nous connaissons depuis toujours et avons un passé assez similaire, à ceci près que sa mère est décédée alors que la mienne m’a abandonné. Je vais vous mettre un peu sur la voie : nous sommes tous les deux des orphelins et avons été élevés dans le même orphelinat.
Je ne peux pas me souvenir du jour où je l’ai vue pour la première fois, car je n’avais que deux ans et demi lorsqu’on l’a amenée, mais je sais que ma vie commença réellement qu’à partir de ce moment.
Elle est ma meilleure amie, mon amour, mon âme sœur.
Nous étions inséparables, en ce temps-là. Quoique cela n’a pas énormément changé depuis.
Que ce soit pour manger, dormir, étudier ou pour participer aux diverses activités qui nous étaient proposées, si on cherchait Célya il suffisait de me trouver, et inversement. Elle était espiègle, joyeuse et altruiste. Moi, j’étais téméraire, capricieux et attentionné.
On nous avait, d’ailleurs, laissés dormir ensemble sans problème… jusqu’à ce que Célya ait eu dix ans.
Je n’avais pas compris, à l’époque, pourquoi on m’avait soudain refusé de dormir avec ma meilleure amie. Mais avec le temps, tout devient clair et l’on finit par en rire. Célya était devenue une jeune fille, une semaine seulement après son dixième anniversaire.
Elle faisait décidément tout autrement que tout le monde : elle était bien plus avancée que nous, pour ce qui était des études, et maintenant, bien plus précoce que toutes les autres filles de son âge.
Cela n’a rien changé entre nous pour autant.
Nous passions des heures à rêvasser dans le jardin, à l’abri du grand chêne. C’était notre coin, rien qu’à nous. Nous révisions systématiquement ensemble, tous les jours.
Célya adorait aussi soigner tout ce qu’elle pouvait. Nos enseignants ne comptaient plus le nombre d’animaux blessés qu’elle leur avait ramené. Même moi ! Dès que j’étais un peu trop casse-cou, et que nous devions nous rendre à l’infirmerie de l’orphelinat, Célya mettait un point d’honneur à me soigner elle-même. Et Madame Lesdin lui expliquait la marche à suivre avec le sourire. Et il nous arrivait fréquemment de nous endormir, blottis l’un contre l’autre, devant la télé. On nous appelait les siamois, toujours collés ensemble.
Nous chérirons à jamais ces merveilleuses années.
Mais rien n’est éternel, en ce bas monde. Et nous l’avions compris bien trop tôt.
La même année, bien avant ses onze ans, Célya fut adoptée par un charmant couple. J’ai été heureux pour elle, bien évidemment, mais ils habitaient le continent américain. C’était des Canadiens de Montréal qui étaient juste de passage en France pour l’adoption et repartaient le lendemain. Toute la paperasse était déjà faite depuis longtemps et ils ne leur restaient plus qu’à emporter Célya avec eux à l’autre bout du monde, loin de moi.
J’ai été dévasté, anéanti. On venait d’arracher une partie de mon être, de mon âme. Je me suis coupé de tout durant un mois entier. Puis un beau matin, j’eus un déclic.
Je me mis à travailler deux fois plus qu’avant pour être le meilleur élève de l’orphelinat, le meilleur de la ville, le meilleur en tout. Si je voulais un jour revoir Célya, il me fallait la rejoindre à ma majorité. Et pour cela, quoi de mieux que de poursuivre ses études à l’étranger, une bourse en poche ? C’était mon objectif pour ces six prochaines années.
À SUIVRE...