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Recueil d'histoires courtes pour petits et grands, livre 1

Résumé :

 

 

 

Venez découvrir notre univers riche en émotions dans un recueil d'histoires courtes avec illustrations à colorier !

Vous plongerez dans l’océan avec Lorelei, vous volerez dans les airs avec Draco...

Vous suivrez les aventures de Max et découvrirez que vos rêves les plus fous peuvent se réaliser !

Ces cinq histoires courtes vous transporteront dans un univers où tout est permis !

Imaginaire
 

 

     Le félin s’approchait de moi de plus en plus et je courus à toute vitesse afin de rejoindre la lisière de la forêt.

     J’étais complètement perdue, tout était si différent !

     La belle forêt était devenue sombre et lugubre. J’avais l’impression d’être Blanche Neige qui essayait de fuir la méchante sorcière.

     J’avais l’horrible impression de tourner en rond. Mais je le sentais, le félin lui savait exactement où il allait.

     Il disparut quelques instants de mon champ de vision et réapparut tout à coup devant moi.

     Mon cœur s’accéléra et la peur m’envahit. J’entendis alors une voix lointaine.

 

 

Max

 

 

 

     Des jours, des semaines se sont écoulés. Je suis sale, je suis maigre, j’ai peur…

     Je fuis les adultes comme la peste. Je n’ai plus confiance en personne, à part ma famille.

     J’ai parcouru des dizaines de kilomètres, peut-être plus, je ne sais plus, j’ai perdu toute notion…

     Il est bien trop tôt pour que les gens sortent, donc j’en profite et j’erre dans les rues, le regard triste.

     En passant devant un miroir, je m’arrête et y jette un coup d’œil. Mon reflet m’effraie : je ne me reconnais plus, j’ai tant changé !

     Mais j’aperçois une petite silhouette floue qui s’approche de moi et me prend dans ses bras : c’est Éloïse. Je me retourne, mais elle n’est pas là !

     Voilà que je la vois partout, même dans le reflet d’un miroir ! Mais cette courte vision me réconforte et me rappelle le but de mon errance.

 

     Le matin se lève, alors je sors rapidement du centre-ville pour ne pas être vu. Je cours, toujours plus vite, et j’atterris dans le secteur industriel, longeant des bâtiments à l’abandon.

     Mais, d’un seul coup, je m’arrête, je ne sais pas pourquoi.

     Je regarde partout autour de moi et ne vois que désolation. Il y a une forte odeur de pollution dans l’air qui me fait tousser, jusqu’à ce que mon regard se pose sur une usine en ruine.

     Sans savoir d’où cela vient, au plus profond de moi je me sens attiré vers ce bâtiment. Alors j’avance prudemment, le plus silencieusement possible.

     Plus je me rapproche, et plus la silhouette d’Éloïse se matérialise devant moi.

     Et là, mon cœur fait un bond : je sais qu’elle est là, à quelques mètres de moi ! Alors je cours, toujours sans un bruit, toujours plus vite.

     Je passe la porte, monte l’escalier pour atteindre le dernier étage, et là je m’arrête. Il n’y a qu’une immense pièce, avec un renfoncement à mon opposé.

     Je m’y dirige en longeant le mur pour ne pas être vu. Plus je me rapproche et plus j’entends les pleurs d’une petite fille. C’est elle…

 

 

 

Lorelei

 

 

 

     Je suis malheureuse.

     Oui, vous avez bien lu. Je dois même être l’être vivant le plus malheureux du monde.

     Pourquoi je vous dis ça ? Peut-être parce que j’ai envie de vous faire partager mon histoire, ou alors est-ce tout simplement que la solitude me pèse…

     Je n’avais que huit ans lorsque ma mère est morte, et depuis je suis seule, désespérément seule…

     Oh bien sûr, lorsqu’un bateau ose s’aventurer près de mon île, je suis si heureuse ! À tel point que je chante de joie, je ne peux m’en empêcher. Et je provoque ainsi leur perdition…

     Jamais personne n’a survécu à mon chant. Il suffirait pourtant d’un seul de mes baisers pour les immuniser. Mais ils n’arrivent jamais à atteindre la côte…

     Ma mère a été tuée en voulant sauver un navire. Bon, d’accord, c’est elle au départ qui les a attirés involontairement vers les récifs. Mais lorsqu’elle s’est aperçue qu’ils n’arrivaient pas à redresser la barre et à s’en éloigner, elle avait voulu les aider... et ils lui ont tiré dessus.

     Les adultes sont idiots. S’ils n’avaient pas tué ma mère, ils seraient tous en vie aujourd’hui.

     Sept ans se sont écoulés depuis ce jour, et pourtant il reste gravé dans ma mémoire comme s’il s’agissait d’hier.

     C’est pour cela que, en ce beau matin de printemps, je ne cherche pas à aider le navire qui se fait détruire par les pirates.

     Le voilà qu’il explose, envoyant à la mer des valises, des planches de bois, et des corps immobiles, flottant à la surface de l’eau.

     Non, attendez…

     Il y en a un qui se débat ! Il va se noyer si je n’interviens pas…

     Les pirates s’éloignent rapidement, alors je plonge dans la mer. En moins de dix secondes, j’ai atteint ma cible. Il me voit nager vers lui, mais, las de se débattre, il se laisse couler.

     Alors je me rapproche rapidement, le saisis par la taille et retourne vers la rive le plus vite possible.

     Il est immobile, alors j’en profite pour l’observer un court instant. C’est un garçon qui a l’air d’avoir une quinzaine d’années, comme moi.

     Mais il ne bouge toujours pas, alors je prends peur. Suis-je arrivée trop tard ? Est-il mort lui aussi ? Non, il a du juste respirer sous l’eau… les humains sont idiots !

     Je m’approche de lui pour lui donner ce dont il a irrémédiablement besoin, et aussitôt il reprend vie, recrachant l’eau indésirable.

     Lorsqu’il ouvre les yeux et me fixe, je ne réfléchis pas et l’embrasse.

     Pourquoi ai-je fait cela ? Comment va-t-il réagir ? Pourquoi l’ai-je immunisé contre mon chant ? Je suis maintenant totalement à sa merci…

     Toutes ces questions sont bientôt superflues, car il me sourit…

 

 

 

Le vœu

 

 

 

     Cette histoire, Grégory s’en souviendra toute sa vie.

     Tout commença le premier jour de ses vacances. Le ciel était bleu, il y avait du soleil, et il avait dû beaucoup neiger cette nuit, car tout était blanc !

     Il se faisait déjà une joie d’aller jouer dehors, avec ses copains qu’ils inviteraient, de faire un grand bonhomme de neige, ou une bataille de boule de neige !

     Il enfila donc son pyjama en vitesse, laissa son lit en plan, et courut dans l’escalier, à pied de chaussettes. Il savait qu’il n’avait pas le droit, qu’il devait absolument mettre ses chaussons pour ne pas tomber, mais il était tellement excité !

     Mais, lorsqu’il entendit ses parents et sa grande sœur parler dans la cuisine, il n’avança pas plus et se cacha derrière la porte.

     — Nous n’avons pas le choix, Margareth ! marmonna son père.

     — Il doit bien y avoir une autre solution, rétorqua sa mère. On peut appeler Monsieur Havart pour qu’il nous donne un délai supplémentaire. On peut…

     — On ne peut plus rien faire ! On a déjà six mois de retard dans le loyer, sans compter tout ça !

     Et là, le petit Grégory entendit le bruit d’une montagne de papier que l’on jette sur une table. Son père était en colère…

     Le silence se fit dans la pièce pendant une longue minute. Au moment où Grégory se décida à apparaître, pour leur faire un gros câlin et les apaiser, sa mère prononça cette maudite phrase :

     — D’accord, Patrick, vendons la maison…

     Et il entendit sa mère pleurer. Aussitôt, il courut et se jeta dans ses bras, pleurant lui aussi : il n’aimait pas voir sa maman si triste.

     — Maman, ne pleure pas ! tenta-t-il pour la consoler. Ce n’est pas grave si on a plus de maison, on ira vivre ailleurs. Peut-être même qu’on habitera près de Constant ! Je pourrais le voir tous les jours, ce serait chouette !

     Il s’éloigna de sa mère pour se rapprocher de son père, tirant sur son pull.

     — Oh dit oui Papa, s’il te plait dit oui !

     — Arrête ça tout de suite, Grégory ! hurla son père en repoussant son fils.

     Aussitôt, Patrick regretta son geste et s’agenouilla pour consoler son fils, qui pleurait à chaudes larmes.

     — Pardonne-moi, fiston, je ne voulais pas te crier dessus. Mais tu sais, papa et maman ont des problèmes d’argent, c’est pour cela que l’on devra déménager. Maman et papa doivent vendre la maison pour rembourser tous les messieurs à qui on doit de l’argent.

     Grégory se força à se calmer et renifla.

     — Mais, dans quatre jours c’est Noël, papa ! On va quand même rester ici pour manger du gâteau et ouvrir les cadeaux, hein ?

     Son père se releva et fuit le regard de son fils.

     — Grégory, souffla-t-il dans un murmure.

     Le petit garçon, du haut de ses sept ans, ne comprenait pas les problèmes des adultes. Pourquoi l’argent était-il si important ? Pourquoi l’argent rendait-il les gens malheureux ?

     Il voulut s’enfuir pour pleurer seul dans sa chambre, mais il regarda d’abord le visage de son père, de sa mère, et de Chloé, sa grande sœur. Ils étaient tous si tristes, même sa maman ne pouvait pas s’arrêter de pleurer !

     Non, il ne pouvait pas leur faire plus de peine en s’enfermant dans sa chambre. Alors, il s’éloigna de son père, s’assit à table, et versa des céréales dans son bol.

                    

​​     La journée parut encore plus longue qu’une journée de classe, pour Grégory. Le matin, il alla au parc, en face de chez lui, pour promener Tico, son chien. Il resta une bonne heure dans le parc, si bien que son père, qui s’inquiétait, alla le rejoindre.

     Il parla à son fils pendant un quart d’heure, insistant sur la fête de Noël pour le rassurer.

     — C’est vrai ? On reste à la maison pour ouvrir les cadeaux et manger le gâteau ? s’enthousiasma-t-il, des étoiles pleins les yeux.

     Son père avait mal au cœur de devoir faire subir cela à son jeune enfant.

     — Oui, mon grand, on reste dans la maison jusqu’à la fin de l’année. Mais à la rentrée, tu habiteras peut-être déjà ailleurs.

     Une boule se forma dans sa gorge.

     — Par contre, papa ne pourra pas t’offrir ta console de jeu que tu voulais tant.

     Il regarda, avec souffrance, son petit pleurer silencieusement.

     Ce dernier voulut à nouveau courir et s’enfermer dans sa chambre. Il détestait vraiment l’argent ! Ça rendait les gens tellement malheureux !

     Mais, au lieu d’agir comme cela, il releva le menton et regarda son père dans les yeux.

     — Je pourrais vous aider, maman et toi, pour préparer à manger ? Dis, s’il te plait !

     — Oui, mon grand, tu prépareras le gâteau avec maman, lui répondit son père, en ébouriffant ses cheveux.

     Grégory, tout content, embrassa son père sur la joue, et courut jusqu’à sa maison, pour annoncer la nouvelle à sa mère.

     Le reste de la journée fut plus joyeux. Grégory téléphona à Constant pour qu’il vienne jouer avec lui au parc.

     Et il passa l’après-midi avec quelques copains en face de chez lui, sous la surveillance de sa grande sœur. Ils firent un petit bonhomme de neige, qui dégénéra bien vite en une bataille de boule de neige.

     Bien trop vite, la nuit commença à tomber et tous ses copains rentrèrent chez eux.

     Grégory rentra dans sa maison, dina avec sa famille, puis alla se coucher à vingt et une heures. Mais il ne s’endormit pas de suite…

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